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La Cité de la Mer, Cherbourg

Texte et photos Eric Bahari, publié le 22 février 2014


La Cité de la Mer est située dans le bâtiment art déco de l'ancienne gare maritime de Cherbourg. On y retrouve l'aventure sous-marine des engins et des hommes, l'histoire des grandes traversées maritimes et de l'immigration, le pôle océan, le pôle sous-marin et l'exposition sur le Titanic. 


La gare maritime

En 1920, il y avaient 11 compagnies transatlantiques étrangères et les vagues d'immigration étaient de plus en plus nombreuses. La gare maritime de Cherbourg a été créée en 1933 pour faire face à cette demande. Cherbourg devient bientôt un port de passage incontournable pour les immigrants désireux de rejoindre le continent américain. Un paquebot par semaine reliait Cherbourg à New-York. Sur les cinquantes millions d'immigrants, 37 millions rejoignaient les Etats-Unis. La salle des bagages de la gare maritime reste un des derniers vestiges de cette époque. 

                

   Salle des bagages © photo Eric Bahari                                                                Immigrants photographiés à l'arrivée à New-York, crédit photo dr

Les immigrants étaient déjà contrôlés avant d'embarquer, car s'ils étaient rejetés à l'arrivée, la compagnie payait le billet de retour. Environ 10% d'entre eux ne partaient pas en raison des critères demandés. Les autres recevaient un badge avec le nom de la compagnie qui les transportait et se promenaient dans Cherbourg en attendant le départ tant espéré.

 

L'exposition Titanic "Retour à Cherbourg"

Le Titanic fit escale à Cherbourg le 10 avril 1912 pour embarquer 271 passagers avant sa dernière et tragique traversée. Cherbourg était déjà un port transatlantique important au début du XXe siècle. Les riches américains rejoignaient Cherbourg après avoir passé l'hiver à Paris ou en Egypte.


  Chambre de la suite B58 (Pont B), occupée par Hélène Baxter (rescapée du naufrage) © photo Eric Bahari 

Plusieurs légendes entourent le naufrage du Titanic. Par exemple, le numéro d'immatriculation du navire, vu dans une glace se lit "no boat" (pas de bateau) et un fantôme apparait mystérieusement sur une photo prise lors de la construction du Titanic à Belfast.


    Photo de la construction du Titanic avec un personnage effacé "le fantôme", crédit photo dr


A l'entrée de l'exposition, une scénographie très émouvante retrace les derniers moments du Titanic. On peut suivre en direct les messages radio envoyés après que le navire ait heurté l'Iceberg. Le 15 avril 1912, à 2h20 du matin, le Titanic sombre à 3 843 mètres de profondeur au large de Terre-Neuve avec 2 201 passagers à bord. Entre 1 490 et 1 520 personnes ne survivront pas au naufrage. 

 

    Scénographie des messages radio SOS © photo Eric Bahari


La grande galerie

12 sous-marins français, américains, russes ou japonais sont exposés dans la nef d'accueil de la Cité de la Mer.


    Salle des sous-marins © photo Eric Bahari

Ces engins retracent la formidable aventure de la conquête des profondeurs depuis la première cloche de plongée du XVIe siècle jusqu'à aujourd'hui. On peut voir également le sous-marin "Deepsea Challenger" à bord duquel James Cameron (réalisateur du film "Titanic") a battu le record de plongée en solitaire en 2012 à moins 10 898 mètres.

  

      "Deepsea Challenger" de James Cameron © photo Eric Bahari


Le Redoutable

A l'extérieur de la Cité de la mer, on visite le sous-marin nucléaire "Le Redoutable", 1er sous-marin atomique français. Son nom vient du navire sur lequel se trouvait le soldat français qui a tué l'Amiral Nelson à Trafalgar. Construit en 1967, il a fonctionné pendant 20 ans. A son bord, 130 sous-mariniers partaient pendant 70 jours. Dans le sous-marin, l'éclairage est blanc le jour et rouge après 20 heures pour signifier la nuit. Après chaque mission, ils ne devaient pas prendre le volant le temps d'accommoder leur vision de loin. Ils partaient aussi 3 semaines à Font-Romeu reconstituer leur taux de globules rouges. 

 

    Le Redoutable © photo Eric Bahari                                                                                        Salle des torpilles © photo Eric Bahari

Le Redoutable naviguait au large du cercle polaire et ses 16 missiles avaient une portée de 3 500 km. Les essais de tir se faisaient aux Acores, à 30 mètres d'immertion. A notre époque, les missiles ont une portée de 8 500 km.


    L'hélice du Redoutable © photo Eric Bahari