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Les stations thermales de la « belle époque »

Texte et Photos Eric Bahari, publié le 20 juin 2013

 

Sur la Route des Villes d’Eaux du Massif Central.

 

Royat-Chamalières



        Thermes gallo-romains de Royat 

        © Eric Bahari







Les thermes étaient déjà très appréciés dans l’antiquité. Les bains servaient à se laver mais participaient également à la vie sociale des citoyens.


C’est sous le Second Empire que les thermes atteignent leur âge d’or avec une architecture et une décoration faites pour les curistes fortunés. La Grande Source à l’origine de la station thermale de Royat-Chamalières est découverte en 1844. L’établissement thermal est construit entre 1852 et 1856. Sa renommée est à son apogée avec la visite de Napoléon III accompagné de l’Impératrice Eugénie en 1862. La Grande Source, dite Source Eugénie, située dans le parc thermal est abritée par un kiosque en fonte de forme polygonale.

 Kiosque de la buvette Eugénie 1913 © Eric Bahari



 Façade de l’établissement thermal de Royat © Eric Bahari



L’architecture de l’établissement thermal est de référence antique avec des décorations de style art nouveau et art déco. Des statues et des vitraux agrémentent les thermes. Chaque ville d’eau avait sa spécialité. La station thermale de Royat Chamalieres était réputée pour ses bains carbo-gazeux « radioactifs ». En effet, les curistes venaient à Royat pour soigner les rhumatismes et l’artérite des membres inférieurs et bénéficiaient de services personnalisés comme un service de chaises à porteurs. Les stations thermales étaient aussi des lieux de loisirs et de villégiature avec l’apparition des premiers casinos dès 1871.


 

  Chaise à porteurs © Eric Bahari

 

Le Mont-Dore


La station thermale du Mont-Dore est connue depuis l’antiquité. L’architecture, très élaborée est d’influence « romano-byzantine ». Très à la mode au XIXème siècle, le Mont-Dore a été fréquenté par des personnages célèbres : George Sand ou Alfred de Musset. Les curistes viennent soigner leur asthme ou leur rhumatisme. Les eaux, très chargées en minéraux, en gaz et en acide carboniques ont une température comprise entre 38 et 44 °C.

 

 

  Centre thermal du Mont-Dore © Eric Bahari

 

Les curistes appréciaient également les promenades en empruntant le funiculaire du Capucin, le plus ancien funiculaire électrique de France datant de 1898 et toujours en état de fonctionnement. Des guides font revivre l’histoire de la ville thermale en tenue d’époque.



           

 Funiculaire du Capucin et guide en costume XIXème 

 © Eric Bahari


 Façade du Sarciron © Photo Eric Bahari



Au Mont-Dore, les plus grandes fortunes européennes séjournaient au Sarciron. Cet hôtel était considéré comme un des plus grands palaces de France. Aujourd’hui c’est une résidence privée.

 

La Bourboule

 

La station thermale de la Bourboule date de 1821. Son nom, vient du Dieu Celte des eaux « Borvo ». Les curistes appelés « baigneurs » profitaient des bienfaits de la source de Choussy Perrière, composée d’une eau très arsenicale et radioactive. Au 19èmesiècle, c’est très « vendeur ». Des reines, des lords, des ministres et des notables sud-américains appréciaient les thermes mais aussi les théâtres et les casinos. Au casino, on pouvait jouer au baccarat ou à la « Boule » ancêtre de la roulette. Ce lieu servait également de fumoir réservé aux hommes et de salle des fêtes.

 

 

     Espace bien-être de la Bourboule © Eric Bahari



 Escalier du casino, aujourd’hui l’Hôtel de Ville © Eric Bahari


 

 

Bourbon-l’Archambault


Au XIIIème siècle, les bains de la ville de Bourbon étaient déjà très célèbres. La station thermale, fief des             Ducs de Bourbon, connut ses heures de gloire dès la Renaissance. Ses eaux étaient parmi les plus visités de France. Fréquentée par Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII, la ville accueillit également les grandes dames du XVIIème siècle comme Madame de Sévigné ou Madame de Montespan, favorite de Louis XIV. Talleyrand, grand amateur de ses cures séjourna également à Bourbon-l’Archambault. Les thermes sont classés Monument Historique et proposent une décoration très colorée sur le thème des eaux thermales et des oiseaux de paradis.

 


 Les thermes de Bourbon-l’Archambault © Eric Bahari

 

Néris-les-Bains

 

Les eaux du Dieu « Nerios » du gaulois « ner » (qui jaillit) prennent leur source à 4 500 m de profondeur. Riches en lithium, elles sont réputées comme antidépresseur.

L’établissement thermal date de 1826. Un théâtre bonbonnière de style Napoléon III et un casino datant de 1896 à 1898 viennent ajouter au charme suranné de la station thermale voulue par la Duchesse d’Angoulême, fille ainée de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Chateaubriand, Musset, Lamartine ont gouté aux plaisirs des thermes de Néris-les-Bains.

 


 Théâtre « à l’italienne » de Néris-les-Bains © Eric Bahari

 

Parcourir la « Route des Villes d’Eaux du Massif Central », c’est faire un retour dans le passé. Il est aisé de s’imaginer à la « belle époque », apercevant un écrivain célèbre où une duchesse élégante qui, après avoir pris les bains, se dirige vers le casino ou le théâtre. C’est ce patrimoine historique, architectural et culturel que la « Route des Villes d’Eaux du Massif Central » propose de découvrir.

 

 

Pour plus d’informations, consultez le site des Villes d’Eaux du Massif Central : http://www.villesdeaux.com