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Les musées du débarquement d'Utah Beach et Airborne de Saint-Mère-Eglise

Texte et photos Eric Bahari, publié le 28 juin 2014


Le 70ème anniversaire de la bataille de Normandie est l'occasion pour visiter les sites où a eu lieu le débarquement des troupes américaines et alliées, le 6 juin 1944. Les musées du débarquement d'Utah Beach et le musée Airborne de Sainte-Mère-Eglise présentent des collections exceptionnelles (Avions, véhicules, chars, uniformes, armes, scénographie, film...) rendant ainsi hommage aux soldats qui sacrifièrent leur vie pour libérer l'Europe.  


Le musée d'Utah Beach à Sainte Marie du Mont

Situé à 30 minutes de Bayeux, construit sur un bunker allemand, le musée fait face à la plage d'Utah Beach, une des 5 plages du débarquement de Normandie. A côté du musée se trouve une des bornes de la voie de la liberté qui symbolise la victoire des Alliés. Ces bornes kilométriques retracent l'itinéraire suivi par la 3ème armée du général Patton.   

     

   Plage d'Utah Beach © photo Eric Bahari                                                                                 Borne 00 de la voie de la liberté © photo Eric Bahari                                                                     


Les routes avaient été rebaptisées avec des noms de soldats américains morts car les noms des villes françaises étaient difficiles à prononcer pour les Gi's. La "Red Ball Highway" facilitait les convois de camions. "Red Ball" vient du vocabulaire ferroviaire américain pour les transports express.

                     

   Camion GMC © photo Eric Bahari                                                                                                          Panneau de la "Red Ball Highway" © photo Eric Bahari  


Une des raretés du musée est le bombardier américain Marauder B-26. Il n'en reste que 6 dans le monde. 


   Marauder B-26 © photo Eric Bahari


Parmi les objets les plus émouvants, il y a le fanion remis aux familles américaines qui avaient un membre engagé dans l'armée. Le nombre d'étoile sur le fanion correspond au nombre de militaire d'une même famille parti à la guerre. Lorsqu'il y avait un mort, l'étoile était barrée d'un bandeau noir. 

Un livre de prière était distribué aux soldats américains. L'exemplaire du musée appartenait au soldat Louis Havard (4ème division d'infanterie) dont la vie fut sauvée grâce à ce livre qui arrêta la balle qui lui était destinée.

 

    Fanion à 2 étoiles © photo Eric Bahari                                                                                 Livre de prière de Louis Havard © photo Eric Bahari


Le musée Airborne à Sainte-Mère-Eglise

Ce musée est consacré aux divisions aéroportées de la 82ème et de la 101ème parachutées sur la Normandie dans la nuit du 5 au 6 juin 1944. Les parachutistes de la 82ème division ont sauté sur Sainte-Mère-Eglise. L'un de ces parachutistes, John Steele, resta suspendu pendant plus de 2 heures au clocher de l'église. Fait prisonnier par les Allemands, il s'évada 3 jours plus tard. De nos jours, un mannequin est accroché sur le toit de l'église pour lui rendre hommage. La 101ème division avait pour mission de sécuriser les plages. Moins expérimentés que la 82ème, ses soldats avaient reçu un "criquet" (petit jouet métallique émettant un clic) pour se signaler et se retrouver dans le bocage normand. Ce signe de reconnaissance rendu célèbre grâce au film "Le jour le plus long" était complété par un code vocal qui changeait chaque jour. Par exemple à "Flash" (éclair) il fallait répondre "Thunder" (tonnerre).

                

    Char Sherman M4-A3-E8 à l'entrée du musée Airborne © photo Eric Bahari                                   Mannequin parachutiste suspendu au clocher de Saine-Mère-Eglise © photo Eric Bahari

Les parachutistes étaient transportés dans des planeurs "Waco" qui contenaient une jeep, 4 soldats et 2 pilotes ou 13 soldats et 2 pilotes. Les parachutes étaient de couleurs différentes suivant l'utilisation. Rouge (munitions), bleu (médical), jaune (petit matériel), blanc (ventral) et kaki pour les sauts. Les avions Douglas C47 transportaient 1 stick (groupe) de 17 parachutistes.

 

   Planeur Waco et les parachutes de différentes couleurs © photo Eric Bahari                     Avion Douglas C47 et son "stick" de parachutistes © photo Eric Bahari

A 3 heure du matin, le 6 juin 1944, Sainte-Mère-Eglise était libérée. Les américains n'ont pas tout de suite fraternisé avec la population française dont ils se méfiaient. Les Gi's se sont finalement rapprochés de ces Français qui les acclamaient comme des libérateurs. Les Français découvraient la culture américaine car les enfants pouvaient rentrer facilement dans les camps militaires américains où les soldats leur donnaient des chewing-gum et du Coca-Cola. 

Le 70ème anniversaire de la bataille de Normandie permettra de rendre hommage aux 156 000 hommes qui renversèrent le cours de l'histoire le 6 juin 1944.